Le premier guide en français sur les Médias sociaux en gestion d’urgence (MSGU) vous est proposé ici gratuitement. Réalisé en version anglaise par le CDEM de Wellington (Gestion des situations d’urgence par les services de défense civile de la ville de Wellington, capitale de Nouvelle-Zélande) avec le concours de consultants internationaux, j’ai pris ici l’initiative de le faire traduire bénévolement afin de faire partager certains des fondements de cette discipline naissante.
Télécharger ci-dessus le guide en français au format PDF.
La version originale en anglais de ce guide peut être consultée sur le site Emergency 2.0 wiki -> ici
La vision exprimée dans le texte ci-dessous ne représente en aucune manière le CDEM de Wellington. Elle n’engage donc que moi.
Rien de moins qu’une révolution
Dans nos sociétés technologiques, le terme de révolution n’est pas assez fort pour qualifier le rôle que vont jouer à l’avenir les médias sociaux dans la prévention des risques et la gestion des crises et urgences de sécurité civile. Si les réseaux sociaux, au sens sociologique du terme, ont toujours existé ; les MSGU, étroitement liées à l’essor croissant de l’utilisation des technologies d’internet (notamment nomade), sont en train de créer un paradigme organisationnel que ne pourront pas longtemps ignorer certains acteurs de la sécurité civile qui refusent de se rendre à l’évidence.
Même si la comparaison à ses limites, je ne peux m’enpêcher de faire le parallèle entre cette révolution et celle qu’a apporté l’utilisation des images satellites en sécurité civile. Comme en télédétection, un nouveau champ de vision de la sphère physique et sociale s’ouvre ici aussi dans toute sa richesse et toute sa complexité. De plus en plus d’individus apportent, non seulement une information factuelle sur les événements en cours à travers les médias sociaux (textes, photos, vidéos…), mais aussi des informations sur la manière dont ils perçoivent et se représentent les risques et sur leurs stratégies individuelles et sociales de résilience face aux catastrophes.
Cependant, si les images satellites fonctionnaient sur un modèle de diffusion de l’information très hiérarchisé, les médias sociaux ont une organisation de l’information toute différente. Notre modèle d’organisation de la réponse civile, basé sur une communication du haut vers le bas très colbertiste, est maintenant confronté à une communication transversale, parfois auto-organisée, pouvant renforcer ou évincer les messages et actions menés par les autorités en un clin d’oeil.
Comment entrer dans cette révolution
Nier l’évidence de cette révolution revient à se mettre hors-jeu des influences qu’ont les médias sociaux sur la sécurité et la sauvegarde des populations. Nombre d’acteurs doivent donc revoir leur stratégie générale d’information des populations, en étant plus en interaction avec leurs administrés, en renforçant le modèle de gouvernance participative vers lequel s’oriente notre démocratie. Les interactions menées avec la population leur permettront d’obtenir plus d’informations sur les situations d’urgence et une meilleure emprise sur les dynamiques sociales et spatiales en jeu à travers ces nouveaux médias.
Contrairement à d’autres nouvelles technologies dans lesquelles beaucoup d’organisations de l’Etat ou de municipalités ont investi massivement (systèmes d’alerte, télédétection, SIG…), avoir une stratégie de base efficace et cohérente sur les médias sociaux ne demande pas le même effort budgétaire. Pourquoi donc se priver d’entrer dans ce nouveau champ de sécurité civile ? Peut-être, pour le moment, par manque de doctrine de l’Etat, d’encadrement et de soutien méthodologique ? Telle a donc été la motivation de la traduction bénévole de ce présent guide en vue de nous aider à surmonter ces difficultés.
Le guide présente notamment 3 phases d’implication en MSGU.
1/ Une phase de participation passive
2/ Une phase de participation active
3/ Une phase d’engagement
A travers la lecture de ce guide, chacun pourra se situer au regard de ces 3 phases, en fonction de ses objectifs de sécurité civile et de sauvegarde, de sa stratégie ainsi que de sa connaissance technique des outils.
Au-delà du guide, je vous invite vivement à suivre la jeune communauté francophone et internationale des MSGU dans laquelle je me suis engagé. Elle est principalement regroupée sur twitter autour du hastag #msgu. Vous pourrez participer aux tchats (#msguchat) un lundi sur 2 sur des problématiques décidées par la communauté. Vous trouverez beaucoup d’informations et de réactivité autour de vos questions en MSGU grâce à une veille informationnelle et des actions collectives entreprises par cette communauté.
Remerciements
Je tiens particulièrement à remercier ici ma femme, Fatou Sene-Moro, qui a pris bénévolement en charge toute la traduction de ce guide.
En 2001, dès notre rencontre, elle traduisait déjà des articles scientifiques complexes autour de mon mémoire de DEA (Master 2) sur « les technologies numériques appliquées à la gestion des typhons et des inondations en Asie-du-Sud-Est ».
Fin 2002, elle m’accompagnait à Madrid comme interprète de liaison en anglais, espagnol, portugais lors notre première conférence de l’UN-ISDR où je présentais le jeu vidéo éducatif « Sauvie et les catastrophes naturelles ».
En passant par de nombreux autres projets dans les risques majeurs pour la société CoRisk International, les Pompiers de l’urgence internationale -PUI , Prévention 2000/Mémo’Risks ou encore pour Visiorisk, voilà maintenant plus de 12 ans qu’elle soutient pleinement mes actions dans ce domaine.
Aujourd’hui indépendante, vous pouvez faire appel à ses services d’interprète et de traductrice professionnelle sur le site www.tradulo.com . Elle maîtrise notamment le vocabulaire autour des risques majeurs et de la sécurité civile. C’est le moindre des hommages et soutiens que je pouvais lui rendre ici, vu tout le travail accompli.
Ce guide sera bénéfique à l’ensemble de la communauté francophone, municipalités, communes, organisations publiques ou non, désirant faire le pas en MSGU! Déjà, nous nous en inspirions qu’il était en anglais, mais désormais, avec cette référence, il n’y a plus de barrière de langue! Et ce, grâce à ton, votre initiative! Merci d’avoir pris ce leadership Cédric! Et merci à ton épouse! Longue vie aux MSGU !
Guylaine
Merci Guylaine pour ce commentaire.
J’en profite pour compléter mon article par une vidéo en anglais sur la nouvelle organisation qu’implique l’arrivée des MSGU. Cette vidéo, bien que datant de 2011, est tout à fait à propos pour une introduction aux MSGU :
.
Tu mentionnais d’ailleurs son auteur en avril 2012 dans ton excellent article (novateur en langue française) sur « La gestion des urgences : avant et après les médias sociaux » :
http://gmaltaisplanif.com/2012/04/29/la-gestion-des-urgences-avant-et-apres-les-medias-sociaux/
Madame, Monsieur responsable de MSGU.
Nous sommes une organisation dénommée « Résau SOS Femmes en Détresse », nous vous prions de nous aider lors de catastrophes naturelles (inondation) qui ont déja tué trop de burundais et de nombreuses victimes déplacées n’ont toujours pas d’abris, de nourriture ……
Nous demandons votre intervention d’urgence pour l’orientation vers d’autres organisations d’assistance d’urgence, diffusion, assistance… afin d’atténuer leurs souffrances .
Merci et bonne collaboration
direction des projetsn.
Bonjour,
En bas de cet article, il y a une liste d’ONG françaises spécialisées dans le secours aux victimes de catastrophes naturelles.
Vous pouvez essayer de les contacter (avec un rapport de situation de votre réseau, ce serait probablement plus efficace) :
https://www.i-resilience.fr/2012/06/pcs-et-ong-de-secours-lors-de-catastrophes-naturelles/
[…] avoir introduit en France les Médias sociaux en gestion d’urgence (MSGU), aussi bien au niveau conceptuel qu’opérationnel jusqu’en 2015, je me suis cette fois […]